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Avez-vous le syndrome de la Wonder Woman ?

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(Spoiler : vous êtes peut-être déjà en plein dedans.)

Ce moment précis où l’on regarde son agenda, son évier rempli alors qu’on l’a vidé 3 fois en une journée, le téléphone qui ne cesse de vibrer, puis l’ado qui vient demander si on n’a pas vu ses chaussettes “blanches mais pas trop blanches” – non, pas celles-là, les autres! – et où l’on ressent… une vague. Pas une vague d’amour. Non. Une vague de surcharge. Mais comme on est une femme forte, on inspire profondément… Et on continue. Cette vague à un nom, et j’en parle dans cet article.

Ce nom, c’est le syndrome de la Wonder Woman: un terme certes assez stylé pour définir un piège moderne bien réel : celui de la femme (souvent mère, souvent en couple, parfois solo) qui porte trop. Avec un sourire de façade, sans demander d’aide, et sans jamais s’autoriser à dire “là, c’est trop”.

Le syndrome de la Wonder Woman, c’est quoi exactement ?

C’est cette pression invisible qui nous oblige à vouloir tout gérer parfaitement : le travail, la maison, les enfants, le couple, les repas équilibrés, les anniversaires, les devoirs, les papiers, les émotions des autres… et notre propre épilation, parce qu’il ne faudrait pas qu’un poil dépasse, hein.

Ce n’est pas un diagnostic officiel (encore que…), mais il s’accompagne de symptômes très reconnaissables. Et on en souffre si:

  • On ne demande jamais d’aide, parce que ce serait admettre qu’on n’y arrive pas.
  • On vit avec une to-do list mentale de 4 pages active H24, même la nuit.
  • On veut tout faire bien, et que tout le monde soit bien.
  • On s’occupe de tout, même quand ce n’est pas à nous de le faire.
  • On s’épuise, mais on ne le montre pas: on s’organise, on compense, on tient bon. (enfin, jusqu’à ce qu’on ne tienne plus).

Et le pire, c’est qu’on le fait souvent avec le sourire. Parce que “c’est normal”, parce que c’est comme ça, et que la société attend ça de nous.

Des chiffres qui parlent (et qui inquiètent)

Selon une étude relayée par RMC, 53 % des parents se disent en état d’épuisement, dont une majorité de femmes. Et 62 % des femmes interrogées en France se disent proches de la rupture. Pas seulement “fatiguées”. Mais vidées, épuisées mentalement, parfois éloignées affectivement de leurs enfants ou de leur entourage. Un symptôme clair et un prémisse du burnout parental ou personnel.

Le syndrome de la Wonder Woman, c’est grave quand:

  • Quand on ne ressent plus aucune joie, ou peu
  • Quand on n’arrive plus à dormir, ou presque
  • Quand on perd patience tout le temps, ou de plus en plus souvent.
  • Quand on se sent vide, dépassée, isolée.
  • Quand on continue à tout porter alors que ça nous rend malade.
  • Quand on n’ose même plus dire que tu souffres, parce qu’on pense que c’est normal.

Souffrez-vous du syndrome de la Wonder Woman ?

Cochez mentalement ce qui vous parle. Et si vous cochez plus de 5 points… vous n’êtes pas seule, promis.

Je me lève fatiguée, je me couche épuisée, et je pense à ma to-do list la nuit.

Je gère 95 % de la logistique familiale (voire 100 %, mais j’arrondis pour ne pas faire peur).

Je culpabilise dès que je ne fais pas “assez”, même si je fais déjà TELLEMENT.

J’ai du mal à déléguer parce que « ça ira plus vite si je le fais moi-même ».

Je dis “ça va” alors que non, ça ne va pas.

Mon cerveau tourne en boucle dès que je m’arrête deux secondes.

Je n’ai pas le temps de respirer, mais j’organise les activités extrascolaires au cordeau.

Je me mets la pression pour tout : les repas équilibrés, les rendez-vous médicaux, les anniversaires Pinterest.

Je me sens souvent seule à tout porter, mais je continue sans rien dire.

Je n’ai plus d’espace mental pour moi… mais je gère quand même (en souriant, si possible).

Comment on s’en sort ? (Pas en un claquement de doigts)

Spoiler : il n’y a pas de potion magique, ni de retraite de yoga de trois jours qui efface dix ans de surcharge mentale. Mais il y a des prises de conscience puissantes. Et des gestes qui comptent :

  • Accepter de ne pas tout faire: et du coup que tout ne soit pas parfait. Même si c’est bancal. Même si ce n’est pas parfait.
  • Identifier ce qui pèse: faire du tri et moins faire, pour se sentir plus légère.
  • Renvoyer chacun à ses responsabilités: même les enfants – Il y a un tas de choses que des enfants peuvent faire, comme préparer leurs vêtements, leurs boites à collations ou autre – même le mari qui bosse « trop » ou l’ex qui ne prend pas sa part de co-parentalité.
  • Demander de l’aide: Pas comme un caprice, mais comme une évidence.

Et surtout , arrêter de confondre amour et sacrifice. Car oui, on peut aimer sa famille, son mari et ses enfants sans tout porter. SURTOUT PAS le poids du monde.

Et si ce n’est pas suffisant?

Certaines femmes, une fois cette prise de conscience amorcée, parviennent à ajuster leur quotidien: déléguer davantage et accepter que tout ne soit pas parfait leur permettra de se libérer, petit à petit, de cette pression silencieuse d’être irréprochable en tout. Le fait de remettre un peu de lumière sur l’essentiel, de rééquilibrer les charges, de retrouver du souffle… leur suffira pour sortir du cycle de l’épuisement.

Mais pour d’autres, ces ajustements ne suffisent pas. Parce que l’usure est trop profonde, que le trop a duré trop longtemps. Parce qu’une charge mentale devenue chronique ne se désamorce pas toujours seule. Dans ces cas-là, il peut être salutaire de se faire accompagner. Par un ou une thérapeute, coach ou tout professionnel formé à écouter, comprendre, et aider à reconstruire. Cela permet non seulement de délester ce qui pèse, mais aussi de poser des actions concrètes, durables, avec un vrai cadre de progression – Un contrat de travail… mais avec soi-même – Reconnaître qu’on ne peut pas tout gérer n’est ni un échec, ni une faiblesse. C’est un choix lucide, mature, profondément nécessaire. Car à force de tout porter, on finit parfois par se perdre.

Et je peux vous le dire par expérience: il est toujours temps de poser ce fardeau, et de (se) reconstruire autrement.

Une réponse à « Avez-vous le syndrome de la Wonder Woman ? »

  1. Avatar de assmae2015
    assmae2015

    C’est tellement ça, à vouloir trop porter, on finit par s’écrouler en intérieur et en extérieur. Merci pour tes mots !

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