La surcharge mentale et l’AVC : ce que chaque femme doit savoir

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Il y a quelques jours, un post rédigé par un médecin a fait le tour des réseaux sociaux. Il racontait l’histoire d’une femme de 39 ans, deux enfants, cadre dynamique, sportive, zéro tabac, zéro soda… qui allait donc bien, jusqu’au jour où elle s’est littéralement effondrée. AVC.

Ce post est devenu viral, partagé sur LinkedIn, Instagram et Facebook. Et pour cause : il met des mots sur une réalité que vivent en silence des milliers de femmes. Une vérité qu’on n’entend pas assez : la surcharge mentale peut tuer.


L’AVC, la première cause de mortalité chez les femmes

En France comme en Belgique, l’AVC est la première cause de mortalité chez la femme: chaque année, près de 140 000 personnes en sont victimes en France, dont 55 % de femmes. En Belgique, on parle d’environ 20 000 AVC par an, et les femmes sont tout aussi concernées. Contrairement aux hommes, les symptômes de l’AVC chez les femmes sont souvent plus discrets, voire atypiques. Ce manque de reconnaissance retarde la prise en charge et augmente la mortalité. Les études montrent aussi que les femmes arrivent en moyenne plus tard aux urgences, parce qu’elles ont minimisé, ou qu’on a minimisé pour elles les signes d’alerte.


Les signaux d’alerte à ne jamais ignorer

Les symptômes d’un AVC ne se manifestent pas toujours de façon brutale. Chez les femmes, ils peuvent être plus diffus. Voici les signes à connaître :

  • Maux de tête soudains et inhabituels
  • Fatigue extrême, persistante
  • Vertiges, désorientation
  • Troubles de la parole ou de la compréhension
  • Nausées, essoufflement inexpliqué
  • Palpitations, douleurs thoraciques floues
  • Engourdissement ou faiblesse d’un côté du corps
  • Réveil en panique en plein milieu de la nuit
  • Sensation de cœur qui s’emballe sans raison

« Ce n’est pas ce qu’elle mangeait. C’est ce qu’elle encaissait »

Dans le post, le médecin explique que cette femme ne buvait pas, ne fumait pas, faisait du sport, dormait sous surveillance d’une montre connectée. Et pourtant, elle a fait un AVC. La cause n’était donc pas son mode de vie, mais ce qu’elle encaissait chaque jour:

  • Les mails et les réunions.
  • Les demandes multiples
  • La gestion de la famille (enfants, maison et tout ce qui va avec…)
  • Les attentes de partout
  • Les activités à gérer, les courses, les emmerdes du quotidien.

Et surtout, la pression invisible : être parfaite, partout, tout le temps. C’est cette pression, répétée, constante, non soulagée, qui peut créer un compte à rebours silencieux… Un compte à rebours que le corps finit, un jour, par arrêter.


La charge mentale : invisible, mais bien réelle

On en parle de plus en plus, mais trop souvent avec légèreté: la charge mentale, c’est porter toutes les responsabilités sans jamais poser ce sac devenu trop lourd. Et quand une femme ose dire “je suis fatiguée”, la réponse est bien souvent la même: “Tu devrais te reposer”, mais sans qu’aucune charge ne soit réellement soulagée.

Elle reste seule à organiser, penser, gérer, et dans notre société, les relais se font rares: si les mœurs ont évolués, dans nombre de foyers les partenaires disent “aider” mais ne prennent pas vraiment leur part, ou attendent qu’on leurs disent quoi faire, les proches s’étonnent mais ne proposent pas d’action concrète, et même les grands-parents modernes, souvent actifs et bien occupées, ne proposent plus aussi facilement de soutien intergénérationnel.

Alors les femmes encaissent… Jusqu’à ce que leur corps dise stop.


Quelques pistes pour ralentir avant qu’il ne soit trop tard

Non, il n’y a pas de recette miracle. Mais il y a des pistes concrètes, accessibles à toutes selon sa réalité :

  • Repenser les priorités , en mode « moins mais mieux »: alléger les agendas, notamment ceux des enfants (moins d’activités, plus de temps vide).
  • Chercher des relais: famille, amis, titres-services, aides extérieures, voisins.
  • Faire participer les enfants :vider un lave-vaisselle, faire leur boîte à tartines, descendre le panier à linge, ranger leur chambre seul… Ils sont à même, selon leur(s) âge(s) et maturité, de participer à la vie de la famille.
  • Accepter que tout ne soit pas parfait : un sol pas lavé n’est pas une urgence. se reposer oui.
  • Faire appel à un coach ou un psy: pour apprendre à réorganiser sa vie ou, surtout, pour apprendre à arrêter de vouloir être la femme parfaite (Breaking news: elle n’existe pas)
  • Dire non: clairement et sans justification, juste poser sa limite en terme de santé mentale et physique.
  • Partager les responsabilités avec son compagne (ou sa compagne) de vie: et non pas « demander de l’aide ».

Et surtout, se rappeler que s’écouter n’est pas un luxe, mais plutôt urgence.


Conclusion : Écoutez votre corps, ne minimisez pas vos symptômes

La fatigue chronique, l’épuisement mental et la surcharge émotionnelle ne sont pas des états anodins: ils peuvent être les prémices de troubles graves, tels que l’accident vasculaire cérébral.Les femmes, souvent confrontées à une double journée entre travail et responsabilités familiales, sont particulièrement exposées. Il est donc essentiel de reconnaître les signaux d’alerte et de ne pas les ignorer.

En cas de doute, n’hésitez jamais à consulter. Votre bien-être n’est pas négociable.


📞 Numéros utiles en cas d’urgence ou de besoin de soutien

🇧🇪 En Belgique :

  • 112 : Urgences médicales, pompiers ou police
  • 101 : Police secours
  • 107 : Télé-Accueil (écoute et soutien psychologique)
  • 103 : Écoute-Enfants (qui écoute aussi les parents)

🇫🇷 En France :

  • 15 : SAMU – Urgences médicales
  • 17 : Police secours
  • 18 : Pompiers
  • 112 : Numéro d’urgence européen
  • 114 : Urgences pour personnes sourdes ou malentendantes

Bref, prenez soin de vous. Ce rôle qu’on porte si fort, de mère, de femme, de travailleuse, de partenaire, n’a de sens que si on est encore là pour le vivre. Et pour ça, il faut d’abord rester vivante.

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