Si organiser un anniversaire d’enfant est, en théorie, vu comme un moment de bonheur, cela peut vite devenir une source de pression. Entre les attentes, les réseaux sociaux et la charge mentale, on s’épuise parfois à vouloir trop bien faire. Dans cet article, je vous propose une vraie réflexion pour revenir à l’essentiel, se poser les bonnes questions et célébrer sans s’oublier.
Petit flashback, en direct des années 90
Tu as 9 ans, on est un dimanche après-midi. Tu portes un pantalon en velours côtelé, il y a deux tantes dans la cuisine, trois cousins dans le jardin, et ton meilleur copain qui est venu avec ses parents parce que les familles s’entendent bien. On souffle tes bougies sur un gâteau fait maison par maman, probablement au chocolat avec des Smarties, on boit de la limonade, on joue à la corde à sauter, on mange des sandwichs préparés le matin même, et c’est tout.
Pas de cupcakes personnalisés. Pas d’arche de ballon à thème. Pas de magicien, pas de tenues assorties au OOTD de ta maman, pas de stories sur les réseaux sociaux et surtout, pas de budget de mariage.
Et pourtant, c’était bien. C’était doux. C’était la fête.
Retour à aujourd’hui, en 2025
Tu as 38 ans, maman de deux ou trois enfants, et c’est bientôt l’anniversaire de ton cadet. Sur Pinterest, tu tapes « idées anniversaire enfant » et là… avalanche d’idées pour une fête parfaite: arche de ballon (3 couleurs coordonnées), thème océan, gâteau à 3 étages à 150€, cupcakes assortis, bar à bonbons, dress code, buffet maison ou traiteur, château gonflable, animateur, photobooth, carton d’invitation imprimé, tote bags pour les petits invités.
Et toi ? Tu commences ta to-do : acheter les décos, penser à l’animation, réserver un gâteau digne d’un wedding cake, inviter toute la classe (parce qu’on « n’exclut pas »), trouver un cadeau à la hauteur (et au prix du Smic), et faire en sorte que tout soit «parfait».
Tu cours, tu t’éparpilles, tu dépenses (souvent bien plus que prévu), et à la fin, quand vient le moment de la bougie… tu es émue, bien sûr. Mais aussi lessivée, littéralement épuisée avant d’avoir chanté « bon anniversaire » à ton enfant.
Est-ce qu’on en fait pas un peu trop ?
Spoiler : si.
Enfinnnn, ce n’est que mon avis, mais je me permet de le donner: déjà parce que c’est mon blog, mais aussi parce que j’ai testé les deux types d’anniversaire que je décrypte plus haut. J’ai quatre enfants à la maison… et dans ma vie de maman, j’ai organisé des anniversaires ultra-organisés, avec l’arche de ballons, les cupcakes, les activités et tout le tintouin. Et j’ai aussi fait des goûters simples, à la maison, avec deux copains, un gâteau maison, et c’est tout.
Et vous savez quoi ? Dans les deux cas, mes enfants étaient contents.
Parce qu’en fait, l’enfant, il veut être fêté: qu’on chante pour lui, qu’on lui offre un ou deux cadeaux, qu’on joue avec lui. Il n’a pas demandé un château gonflable ou une table Instagrammable.
Pourquoi on le fait, alors ?
Remettons l’église au milieu du village: certains parents organisent ce type d’anniversaire par pur plaisir. Parce que c’est un kiffe pour eux. Dans ce cas, comme le disent mes ados « Enjoyyyyy ».
Mais souvent, c’est une charge plus qu’un kiffe – et j’en veux pour témoin un sondage organisé sur mes réseaux sociaux, et où près de 70% des 2000 mamans ayant participé, ont répondu: « organiser l’anniversaire d’un de mes enfants est aujourd’hui pour moi plus une charge qu’un plaisir »principalement à cause des cases qu’il y a désormais à cocher pour que ledit anniversaire soit réussi – question qu’on ne se posait d’ailleurs pas avant l’avènement des RS et du diktat de la perfection ayant découlé de cette surexposition de nos vies.
Pourquoi le fait-on alors? Souvent, on se dit qu’on le fait pour notre enfant. Parce que ça lui fera plaisir. Parce que « les autres le font ». Parce qu’il « ne faut pas être en reste ». Parce qu’il faut marquer le coup.
Mais la vraie question, c’est: pourquoi on le fait VRAIMENT ?
Est-ce que ça vient d’un élan sincère, ou d’une pression sociale, familiale ou numérique ? Souvent, en creusant un peu, on se rend compte qu’on le fait surtout par peur d’être comparée, jugée, et surtout, que les autres pensent qu’on n’en fait pas assez pour notre progéniture. De ce fait – et attirée par les sirènes de la comparaison maternelle- on en est persuadée: on sera une bien mauvaise maman si on n’organise pas à notre enfant l’anniversaire de ses rêves. Alors on le fait.
Ces questions à se poser avant d’organiser l’anniversaire de votre enfant qui vous aideront à vous respecter
Envie de sortir de ces diktats et de penser par vous-même plutôt qu’à travers le prisme de la pression sociale? Voici quelques vraies questions à se poser avant d’organiser l’anniversaire de son enfant (pour se respecter, tout simplement).
- Est-ce que j’en ai vraiment envie : Est-ce que j’ai envie de le faire, moi, là, maintenant ? Est-ce que ça me fait plaisir, ou est-ce que je le fais parce que « ça se fait » ? C’est déjà une vraie bonne question à se poser, mais attention, il est important de faire preuve de beaucoup d’analyse et de sincérité pour obtenir la vraie réponse!
- Est-ce que j’ai l’énergie, le temps et le budget : En partant du principe que réparer un anniversaire, ça prend du temps, de l’énergie, et de l’argent, je vous propose vous demander si c’est un bon moment pour ça, ou est-ce que vous vous mettez la pression pour cocher une case?
- Est-ce que je le fais pour mon enfant… ou pour l’image : on veut toutes faire plaisir, mais parfois on veut aussi montrer qu’on gère. Il peut donc être utile de se demande si ce que l’on prépare correspond vraiment à notre enfant, ou à ce que l’on pense qu’on attend de moi.
- Est-ce que mon enfant a besoin de tout ça: un gâteau maison, une chanson, deux copains, et il rayonne. Donc est-ce qu’on marque le coup pour une raison précise (ses 12 ans, un anniversaire couplé avec sa communion ou fête laïque par exemple, etc), ou est-ce juste une charge de plus?
- Est-ce que je vais en garder un bon souvenir, moi aussi : oui, il est important de se demande si nous, en tant que parent, nous allons passer aussi un bon moment ? Ou est-ce qu’on va finir sur les rotules, frustrée de n’avoir rien savouré ? Pour répondre à cette question, le conseil est de se dire que c’est aussi notre moment, pas juste notre « job ». (difficile, certes, mais salutaire)
Et surtout : est-ce qu’on est une mauvaise mère si on ne le fait pas ?Spoiler Alert: le réponse à cette question est « non »
Un anniversaire simple et joyeux: mes idées
Célébrer son enfant, oui. Se ruiner, culpabiliser, se cramer émotionnellement : non. Voici quelques idées toutes simples qui fonctionnent aussi pour célébrer son enfant-chéri comme il se doit, la charge mentale en moins:
- 🎬 Aller au cinéma avec deux copains et finir avec un burger.
- 🎉 Organiser une mini boum dans le salon, avec des ballons et de la grenadine.
- 🎂 Un goûter d’anniversaire maison avec gâteau choco-Smarties, coloriage et jeux libres.
- 🧸 Une sortie parc, pique-nique et chasse au trésor improvisée.
Comme on dit « Less is More »: Moins de stress, moins de dépenses, moins de surstimulation, et tout autant de bons souvenirs
Ma conclusion, en mode déculpabilisation
Organiser un anniversaire peut être vu comme une façon d’aimer. Mais l’amour ne se mesure pas en arche de ballons. Il se mesure dans la sincérité du moment. Dans la qualité de la présence. Dans la joie partagée. Alors si vous ressentez l’envie de faire un anniversaire de rêve cette année, lancez-vous sans réfléchir. Mais si vous n’en n’avez pas l’énergie, les moyens ou le cœur : faites simple. C’est déjà beaucoup.
Et petit rappel utile: un anniversaire, ce n’est pas une performance, mais une célébration.

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