Annoncer une grossesse à 40 ans (dans une famille recomposée) : ce que ça m’a appris des gens et de la société

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Avoir un bébé à 20 ou 30 ans est perçu comme “normal” : la société applaudit, les proches félicitent. Mais annoncer une grossesse à 40 ans, surtout dans une famille recomposée… c’est une autre histoire ! Dans cet article, je partage ce que l’annonce de ma grossesse a révélé de la société, mais aussi du miroir des croyances encrées.

Contexte : une grossesse mûrie… Mais surprenante (pour nos proches du moins)

Tomber enceinte n’était pas forcément une “suite logique”, dans notre histoire de couple à Mr Débordé et moi, mais bien un choix: avec mon mari, nous avions déjà quatre enfants à nous deux (de notre union précédente) et, surtout, nous avions longtemps dit que nous n’en voulions plus. C’était assez clair, affiché même.

Et puis la vie, les années, l’amour et la construction de notre couple nous ont donné envie d’avoir un enfant ensemble. Un désir porté par une grande confiance mutuelle dans notre rôle de parent et beau-parent, et par l’envie de partager une coparentalité à deux. Pas une envie de se reproduire “par automatisme”, mais plutôt un projet de vie, de famille aussi.

Un choix de ne pas afficher ce projet

Ce projet, nous l’avons – presque – gardé secret: nous ne souhaitions absolument pas avoir l’avis des autres. Pendant près de deux ans, nous avons porté à deux cette envie de plus en plus présente d’avoir un petit « à nous » en même temps que nous gérions notre quotidien, et les aléas de la famille recomposée. Deux ans d’un parcours compliqué, d’essais infructueux aussi… Puis un jour, alors qu’on continuait à y croire mais que nous doutions de plus en plus en la possibilité de concrétiser ce joli projet commun, j’ai appris que je portais un bébé.

Mon mari, impatient, a été le premier à partager la nouvelle. Et là, nous nous sommes retrouvés face à une palette de réactions assez intéressante, puisqu’autant lors de mes grossesses à 25 ou 30 ans, les félicitations étaient spontanées et enthousiastes, autant à 40 ans, l’étonnement a souvent pris le dessus. Il y avait de la joie, oui, mais teintée de “moi je ne pourrais pas” ou de “mais vous étiez tranquilles, vos enfants sont déjà grands !”.

Au début, j’ai été un peu heurtée par cette différence, ou plutôt… interloquée. Etais-je plus légitime d’avoir un bébé 10 à 15 ans plus tôt?

Puis j’ai compris…

Ce que j’ai vite compris, c’est que ces réactions ne parlaient pas vraiment de moi, ni de mon mari. Ces réactions étaient juste le miroir:

  • De la peur des gens: Et si j’étais à ta place, je n’aurais pas l’énergie, pas la patience.”
  • De leurs croyances limitantes : Un bébé à 40 ans ? Ce n’est pas raisonnable. »
  • De leurs regrets parfois :Moi, j’aurais voulu… mais je n’ai pas eu.
  • Des diktats qui les ont construits: « Ils ont déjà eu des enfants chacun de leur côté, pourquoi en refaire un? « 

Après cette expérience – finalement intéressante – j’en suis arrivé à la conclusion que l’être humain avait du mal à se réjouir sans projeter ses propres filtres, envies et croyances.

Le cas particulier de la famille recomposée

Comme nous sommes une famille recomposée avec quatre enfants, beaucoup de gens voyaient notre situation comme “complète”ou “suffisante”. Ils ne comprennaient pas forcément que l’on puisse changer d’avis, que nos envies évoluent, que notre couple mûrisse au point de vouloir un bébé ensemble, alors que c’était plutôt l’inverse quelques années auparavant.

Comme si une fois qu’on avait dit “non” à quelque chose, cela devenait gravé dans le marbre. Comme si les choix de vie étaient immuables. Pourtant, la vie, c’est aussi ça : évoluer, se réinventer, changer de cap. Se donner le droit de changer d’avis.

Ce que cette annonce dit de la société

Annoncer une grossesse à 40 ans a mis en lumière bien plus que notre histoire personnelle. Selon moi, elle fut révélatrice de:

  • la difficulté de la société à accepter le changement ou les revirements de situations (merci de biennn rester dans ta case)
  • La difficulté de se réjouir pour l’autre, sans juger selon ses propres choix de vie.
  • le diktat de la femme “trop vieille” pour enfanter à 40 ans… alors qu’un homme père à 50 ans n’étonne personne (Et pourtant, les chiffres sont là : il y a aujourd’hui autant de grossesses après 40 ans que de grossesses adolescentes. Les mœurs évoluent, mais les mentalités ont encore du chemin à faire… Bref)

Mon conseil à celles qui vivent la même chose

Si vous attendez un bébé après 40 ans, préparez-vous à ces réactions. Pas pour vous protéger de la joie (il y en aura, et heureusement !), mais pour éviter d’être déçue ou ébranlée par ce que les autres projettent.

Ne tenez pas rigueur à vos proches : ce qu’ils expriment, ce sont leurs peurs, pas les vôtres. La meilleure arme ? Votre joie à vous. Celle de votre couple. Celle de vos enfants, si vous en avez déjà.

Personnellement, c’est cette joie qui m’a portée, plus que tout et qui me porte durant toute cette grossesse: Voir mon mari si heureux et épanoui à l’idée de devenir papa pour la deuxième fois (sérieusement c’est si merveilleux de voir sa joie intense), sentir nos enfants emballés par l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur… Voilà ce qui compte. Le reste, au fond, n’a aucune importance: ni les croyances des autres, ni leurs craintes personnelles.

Et vous savez ce que je trouve super également: c’est qu’avoir un bébé après 40 ans – et plus encore lorsque tu as déjà une famille recomposée – c’est que tu te libères d’un diktat puissant, puisque ce bébé n’est clairement pas fait pour satisfaire les attentes des autres, mais pour grandir dans l’amour d’un couple et d’une famille. La base, finalement. Le reste, on s’en fout un peu… Non?


Grossesse à 40 ans, le bingo des remarques…

… Et comment répondre sans perdre le sourire

  1. “Oh là là, moi à ton âge je ne pourrais pas !”  “Heureusement c’est moi qui me lèverai la nuit 😉.”
  2. “Mais vos enfants sont déjà grands, vous étiez tranquilles “Justement, on commençait à s’ennuyer… il fallait remettre un peu d’ambiance 😅.”
  3. “Vous êtes fous, cinq enfants c’est énorme !” “Ecoute, certains collectionnent les voitures… nous, on préfère les mômes , chacun son kiffe hein 😅”
  4. “À 40 ans, c’est risqué quand même !” “Franchement, j’ai plus peur des devoirs de maths de mes ados que de cette grossesse 😅.”
  5. Mais… vous aviez dit que vous n’en vouliez plus ? ”Comme quoi, l’adage est vrai: il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis 😏.”
  6. “Vous êtes courageux « … “Ou complètement fous… mais au moins, on ne s’ennuie jamais ️.”

Voillllà, c’est cadeau… à bientôt pour d’autres conseils anti croyances limitantes !  

4 réponses à « Annoncer une grossesse à 40 ans (dans une famille recomposée) : ce que ça m’a appris des gens et de la société »

  1. Avatar de Vanessa CRETIN

    Un grand MERCI pour cet article ! Nous allons annoncer ma grossesse (monsieur et moi avons bientôt 43 ans) la semaine prochaine à nos proches. Je me suis déjà préparé à certaines choses mais cet article, réel témoignage, est le plus que j’attendais pour ‘affronter’ certains commentaires. Merci beaucoup et bonne grossesse 🤰🏻 ❤️

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  2. Avatar de Melanie

    ici 40ans, enceinte de bb7 (2 sont décédés) et un cancer du sein….

    bb surprise s est installé une semaine après l annonce de mon cancer. Autant dire que des remarques nous en avons essuyé et on en essuiera encore…

    On a eu le go de l oncologue avec adaptation du traitement pour mener cette grossesse sans mettre en danger ma vie ou celle de notre bb, c’est l essentiel pour nous.
    Les pensées des autres sont les leurs….

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  3. Avatar de Sophia

    maman de 7 enfants dont les deux derniers à 40 et 44 ans je ne peux que confirmer cela. Les gens en effet réagissent en se projetant et souvent sans filtres. L’essentiel est d’être heureux dans ses choix et respecter ceux des autres. Il est connu qu’on ne comprend une situation que lorsqu’on la vit.

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